MARDI 24 JUIN 2025
En raison de l’emplacement du restaurant, à Arc-et-Senans, nous avons dû inverser l’ordre des visites et commencer par celle de la Saline royale.

La Saline royale d’Arc-et-Senans, construite de 1775 à 1779, ne laisse pas indifférent quand on pénètre dans son enceinte. Cette architecture exceptionnelle est pourtant une usine destinée à la production du sel comprenant lieux de production et espaces d’habitation pour les ouvriers. De l’intervention de l’architecte Ledoux naissent deux projets distincts : la manufacture et la ville idéale de Chaux, projet moderne de ville à la campagne.


La Saline royale en bref
Inscrite sur la Liste du patrimoine mondial par l’UNESCO depuis 1982, la Saline royale d’Arc-et-Senans est le chef-d’œuvre de Claude Nicolas Ledoux (1736-1806), architecte visionnaire du siècle des Lumières. Elle constitue également un témoignage rare dans l’histoire de l’architecture industrielle. Manufacture destinée à la production de sel, la Saline royale a été créée de par la volonté de Louis XV et construite entre 1775 et 1779.
La Saline royale fonctionnait comme une usine intégrée où vivait presque toute la communauté du travail. Construite en forme d’arc de cercle, elle abritait lieux d’habitation et de production, soit 11 bâtiments en tout. Rendue obsolète par l’apparition de nouvelles technologies, la Saline royale a fermé ses portes en 1895. Abandonnée, pillée, endommagée par un incendie en 1918, le Département du Doubs en a fait l’acquisition en 1927 la sauvant ainsi de la ruine.
Trois campagnes de restauration successives achevées en 1996, lui redonnèrent son éclat.
La Saline royale aujourd’hui
Le parti architectural de la Saline royale, son histoire et sa réhabilitation en font un monument unique au monde qui s’ouvre à tous les publics. Expositions temporaires et permanentes, nouveaux jardins, concerts, résidences artistiques, animations pour les enfants, colloques et expériences innovantes ponctuent chaque saison culturelle.
Elle abrite également un hôtel 3 étoiles, un centre de congrès, une librairie-boutique et propose une restauration maison pour le public individuel et les groupes.
Aujourd’hui la Saline royale se réinvente autour du projet Un Cercle immense, un aménagement paysager qui enrichit le parcours de visite de 5 hectares.
Le projet en bref (depuis 2022)
La Saline royale, ancienne manufacture de sel inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, se réinvente autour d’un nouvel aménagement paysager dont la forme est inspirée par la Cité idéale de Chaux imaginée par son architecte Claude-Nicolas Ledoux au 18e siècle.
Le Cercle immense est composé de 30 jardins sur 13 hectares qui s’inspirent du travail du paysagiste Gilles Clément. Ici les jardiniers observent et accompagnent la nature, plutôt que de chercher à la domestiquer, pour favoriser la biodiversité.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982
En décembre 1982, la Saline royale d’Arc-et-Senans est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial par l’UNESCO : c’est le 12e site français et le 150e site au monde à être ainsi distingué.
Mais il s’agit du premier site d’origine industrielle au monde à bénéficier de cette reconnaissance.
La Saline est désignée comme monument exceptionnel en tant que :
- Premier site de cette importance et de cette qualité réservée au travail des hommes.
- Témoin de la naissance de la société industrielle en Europe à la fin du XVIIIe siècle.
- Illustration de tout un courant philosophique qui a parcouru l’Europe des Lumières et concouru à une forme d’architecture visionnaire.
Cette inscription s’étendra en 2009 à la Grande Saline de Salins-les-Bains. Les deux sites, encadrés par leur zone tampon, constituent le bien inscrit sur la Liste de l’UNESCO sous l’appellation De la Grande Saline de Salins-les-Bains à la Saline royale d’Arc-et-Senans : la production de sel ignigène.
Source : http://www.salineroyale.com/

La visite de la saline n’est pas complète sans celle des jardins. À l’origine ces jardins avaient une fonction vivrière puisqu’ils étaient cultivés par les ouvriers qui travaillent et vivaient à la saline. Aujourd’hui, grâce au Festival des Jardins, un partenariat avec des écoles d’horticultures, de vanneries et design de l’Est de la France et de la Suisse permet d’en redessiner tous les ans, dans le second demi-cercle du parc, sur une thématique différente, en 2025 : L’École Buissonnière. De plus, 30 jardins sont à explorer toute l’année sur 13 hectares de visite. Une traversée ludique à travers différentes ambiances : les prairies, le labyrinthe de miscanthus, le jardin de l’Arc Jurassien, le jardin de la dormance, des cryptogames ou encore la forêt comestible.
Photos

















Prises de vue: Ean Si Koch
LA GRANDE SALINE

La Grande Saline de Salins-les-Bains est un ancien site de production de sel, unique en Europe.
Car ici, pendant 1200 ans, les hommes ont exploité des eaux naturellement salées jaillissant du sous-sol pour en extraire le précieux or blanc. C’est grâce à l’activité de la Grande Saline que la ville de Salins-les-Bains a acquis sa prospérité, jusqu’à devenir une des plus puissantes cités de la Franche-Comté médiévale.
Accompagné d’un guide, vous descendrez d’abord dans les deux puits d’extraction de saumure protégée par des voûtes majestueuses. Cette galerie monumentale, construite au XIe siècle à l’image d’une cathédrale, s’étend sur 165 mètres de longueur et 10 mètres de hauteur au cœur même de la ville. Elle abrite encore aujourd’hui un système de pompage mû par une roue à augets et un grand balancier du XIXe siècle encore en fonctionnement et remontant une saumure chargée à 330 grammes de sel par litre (plus salée que la Mer Morte !). La visite se poursuit dans le bâtiment des évaporations où vous pourrez ressentir l’atmosphère de travail des sauniers. Tout ici est préservé, authentique : les outils, les chariots de sel, les boiseries rongées et la dernière poêle à sel de France, témoin émouvant de la mémoire ouvrière du sel.
Fermée en 1962, faute de modernisation et trop concurrencée par le sel marin, la Grande Saline conserve encore aujourd’hui l’ensemble des outils de production pour mieux comprendre la production de sel en Franche-Comté. La Grande Saline est un véritable trésor industriel et architectural.
L’accès à la galerie se fait par un escalier de 53 marches et la température souterraine est d’environ 12 °C.
Source : Jura Tourisme
L’histoire de la Grande Saline de Salins-les-Bains, bien plus qu’un musée du sel
1200 ans d’histoire
Au cœur du Jura, la Grande Saline de Salins-les-Bains est un fleuron du patrimoine franc-comtois. Fondée il y a 1200 ans, elle représente un modèle industriel par son évolution technologique et son extraordinaire longévité, en tant que l’une des plus anciennes usines de France. Son modèle économique démontre une gestion rigoureuse des ressources depuis sa genèse. Socialement innovante dès le XVe siècle, elle offrait une protection aux ouvriers inégalée nationalement.
La descente dans les puits dévoile une galerie voûtée du XIIe siècle s’étendant sur 165 mètres. Les pierres ancestrales, gardiennes depuis huit siècles, conservent et protègent le charme de l’ingéniosité technique vieille de 200 ans. Une roue à augets du XVIIIe siècle, toujours en fonctionnement, actionnée par la Furieuse, anime silencieusement un balancier de 32 mètres et une pompe, puisant l’eau salée à 20 mètres de profondeur.
Des archives d’une très grande richesse permettent de mieux comprendre la vie des hommes et des femmes de la Grande Saline.
Un trésor à protéger
Le sel produit à la Grande Saline est appelé sel « ignigène » (du latin ignis, le feu). Il est obtenu par évaporation artificielle de l’eau salée que l’on chauffe (bois ou charbon), contrairement aux marais salants où le sel cristallise naturellement sous l’action du soleil et du vent.
Irremplaçable et indispensable pour conserver les aliments au Moyen-Âge, le sel est appelé « or blanc ». Sa production est source de richesse pour les souverains et une question de survie pour les populations. Au XVIIe siècle, la Grande Saline produit 14 000 tonnes de sel par an, générant la moitié des revenus de la région et alimente la Bourgogne, la Franche-Comté et la Suisse. Capitale économique la Franche-Comté au XVIIe siècle, Salins se dote d’un système défensif pour protéger ses richesses des convoitises. La Grande Saline elle-même se fortifie et se distingue par son fonctionnement autarcique en opposition aux autres sites industriels de la région : elle devient une véritable forteresse.
La fin de l’exploitation
À la fin du XIXe siècle, la Grande Saline décline face aux pressions économiques dues à la fin du monopole d’État sur le sel, à la hausse du prix du combustible et à la baisse du prix du sel. La création du premier établissement thermal en 1854 maintient une activité saisonnière. Contractuellement liée à la saline en 1860, cette dernière fournie les eaux mères concentrées en sels minéraux pour les traitements thermaux. Confrontée à la concurrence des marais salants, la Grande Saline ferme ses portes en 1962, pour les rouvrir en 1966 : la ville de Salins-les-Bains la rachète, transformant le site en un lieu patrimonial et touristique.
Mémoire ouvrière et identitaire
La Grande Saline transporte les visiteurs à travers l’importance du sel au fil des siècles révélant 1200 ans de labeur des sauniers et des saunières. Un lieu de découverte technique autour des cuves et des outils comme la poêle à sel. Au Moyen-Âge, La Grande Saline était un modèle industriel et social qui employait 820 hommes et femmes, sur les 8000 habitants que comptait Salins-les-Bains. La mémoire des ouvriers est mise en valeur tout au long de la visite. Une mémoire qui marque encore aujourd’hui la ville de Salins-les-Bains.
La Grande Saline ayant fermé ses portes en 1962, un grand nombre de documents et de témoignages sont parvenus. Ses archives d’une très grande richesse remontant au Moyen-Âge font l’objet d’études des chercheurs de la région. Elles aident à mieux comprendre les conditions de travail extrêmes des ouvriers et permettent de continuer à faire vivre la saline à travers ceux qui ont écrit son histoire. Un film, projeté dans le bâtiment d’évaporation, compile une partie de témoignages d’ouvriers enregistrés et les rares images d’archives existantes des salines franc-comtoises en activité.
Vous pouvez écouter, sur le lien hypertexte https://www.grande-saline.com/wp-content/uploads/2024/07/visite-ethno.mp4, le témoignage de Monsieur Legouhy, ancien saunier.
Source : http://www.grande-saline.com
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Prises de vue: Ean Si Koch