MARDI 26 AOÛT 2025
Le fort de Chillon
Le fort de Chillon est un ouvrage militaire situé sur la Riviera vaudoise en face du château de Chillon. Construit entre 1941 et 1942 comme fort d’artillerie et d’infanterie, il perdit sa mission d’artillerie en 1978 et ne servit plus qu’à interdire l’étroit passage entre le Léman et le versant abrupt des Préalpes vaudoises afin de protéger l’accès au Chablais depuis le plateau (et inversement). Implantée sur un « passage obligé », la position de barrage de Chillon « constitue probablement en Suisse un des exemples les plus frappants de la continuité historique en matière de renforcement de terrain ». Outre le fort, une douzaine d’ouvrages d’infanterie, une dizaine de barricades routières et obstacles antichars ainsi que plusieurs ouvrages minés constituent cette position de barrage. Un musée interactif et immersif est ouvert dans le fort depuis décembre 2020.
Source: Wikipedia
Le Fort de Chillon (ouvrage A390) est situé stratégiquement sur la « Via Francigena – La voie des Franc » en face du majestueux Château de Chillon. Ce site, autrefois classé parmi les secrets militaires les mieux gardés de la Suisse, est un témoignage poignant de l’histoire et de la résilience suisse au cœur du XXe siècle.
Construit en 1941, en pleine Seconde Guerre mondiale, le Fort de Chillon avait comme mission principale de servir de point de défense stratégique le long du lac Léman, en protégeant l’une des voies d’accès cruciales vers le cœur des Alpes suisses. Le fort était conçu pour résister à des attaques aériennes et terrestres, et son emplacement souterrain le rendait particulièrement difficile à détecter et à attaquer. Il faisait partie d’un réseau de fortifications et de bunkers (« Le réduit National ») qui devaient permettre à l’armée suisse de résister à une invasion en se retirant dans les montagnes, où les forces pourraient mener une guerre défensive prolongée.
« De l’été 1940 à l’automne 1944, la Suisse se retrouve encerclée par les puissances de l’Axe et menacée en particulier par le Troisième Reich, dont « l’Ordre nouveau » l’aurait comprise à terme. Pris de court après la défaite éclair de la France, le pays s’organise alors autour de son « réduit national », dont la porte d’entrée occidentale est le Fort de Chillon.
En juillet 1940, le général Henri Guisan ordonne la création d’un vaste système fortifié dans les Alpes. Il s’agit par ce biais d’assurer à l’armée suisse une base de repli qui lui permettra, en cas d’invasion, de poursuivre trois objectifs: freiner voire stopper la progression adverse, mais aussi contre-attaquer. C’est la naissance du réduit national. À Chillon, il prend la forme dès 1942 d’un puissant dispositif fortifié capable d’interdire tout passage et de permettre à la garnison de St-Maurice de livrer un combat « sans esprit de recul » selon l’expression du général Guisan. Le fort est occupé pour la dernière fois par une troupe en 1994.
« Le terrain commande ». Ce Fort est l’exemple parfait de ce principe de base de la tactique militaire. À travers les siècles, la Suisse a su tirer parti d’un terrain favorable pour assurer sa défense et le faire avec son armée de citoyens-soldats. »
Source : Pierre Streit, historien et expert militaire, in fortdechillon.ch
Photos






Prises de vue: Ean Si Koch
Le château de Chillon
Le château de Chillon se situe à Veytaux, entre Villeneuve et Montreux, sur l’île de Chillon, un rocher de calcaire plongeant dans le Léman et qui est séparé d’une dizaine de mètres du rivage. De forme oblongue, le château mesure 110 mètres de long pour 50 mètres de large. Successivement occupé par la maison de Savoie puis par les Bernois de 1536 à 1798, il appartient désormais à l’État de Vaud. Il s’agit du monument historique le plus visité de Suisse, possédant un patrimoine architectural et artistique d’une très grande richesse.
Source: Wikipedia
Le château de Chillon sous sa forme actuelle est le résultat de plusieurs siècles de constructions et de réaménagements. Les fouilles menées dès la fin du XIXe siècle, en particulier celles conduites par l’archéologue Albert Naef (1862-1936), attestent l’occupation du site dès l’Âge du Bronze.
L’îlot rocheux sur lequel le château est édifié constituait à la fois une protection naturelle et un emplacement stratégique pour commander le passage entre le nord et le sud de l’Europe. La forteresse, construite sur une véritable île, en a épousé la forme ovale. Elle mesure environ 100 m sur 50 m. Elle a aussi puisé son nom de la roche, d’une ancienne langue, dans laquelle le mot « Chillon » signifie plateforme rocheuse.
L’histoire du château est marquée par 3 grandes périodes : des Savoie, des baillis bernois et de l’État de Vaud.
Du XIIe siècle à 1536 : la période des Savoie
La première mention écrite du château de Chillon date de 1150. À cette époque, les comtes et comtesses de Savoie possèdent la fortification. Son emplacement sis entre montagnes et lac qui relie le Nord au Sud par la Via Francigena est stratégique. La famille de Savoie contrôle le passage devant le château et la nouvelle ville de Chillon, Villeneuve, qu’empruntent voyageurs, marchands et pèlerins qui se rendent en direction de Rome en passant par le col du Grand-Saint-Bernard. De cette manière, les comtes de Savoie tirent un revenu en instaurant un péage en échange de la sécurité et de l’entretien de la route.
Au XIIIe siècle, Pierre II de Savoie entreprend des travaux d’embellissement du château qui devient une résidence d’été. Les souterrains à voûtes gothiques sont une spécificité de Chillon, construites habituellement dans les cathédrales. Ils abritent les caves où se trouvent notamment le garde-manger et la cave à vin. C’est dans la dernière partie que la prison est édifiée autour des piliers de molasse et de la roche abrupte. Il s’agit de la fameuse geôle dite de Bonivard, un prêtre et opposant aux Savoie catholiques, en raison de ses convictions de réformé, alors enfermé pendant 6 ans.
La dynastie de Savoie continue sa conquête du territoire du Pays de Vaud représentant deux tiers de la Suisse romande actuelle. Amenés à se déplacer pour gouverner et rester en contact avec leurs sujets, les comtes nomment un châtelain qui réside en permanence dans le château pour s’occuper de leurs affaires.
Petit à petit, Chillon est écarté, la cour de Savoie préférant d’autres châteaux. En 1436, Amédée VIII, avant d’être appelé à la papauté sous le nom de Félix V, tente de redonner vie au château. Il y envoie son maître d’œuvres, Aymonet Corniaux, un charpentier chargé d’entretenir les édifices du Chablais et du Pays de Vaud. Il y fait d’importants travaux et modifie le système défensif au sommet des tours et des enceintes. Cet effort reste sans lendemain et Chillon sera délaissé jusqu’à l’arrivée des Bernois en 1536.
Du XVIe au XVIIIe siècle : la période bernoise
Les Suisses, plus précisément les Bernois, conquièrent le Pays de Vaud en 1536. Le 29 mars, ils prennent le château de Chillon, après un siège de trois semaines, le châtelain ayant fui avec ses serviteurs par le lac. Les Bernois divisent le Pays de Vaud en douze bailliages et Chillon devient le centre administratif de celui de Vevey ainsi que la résidence permanente du bailli. Recruté au sein du patriciat bernois, celui-ci porte aussi le titre de capitaine de Chillon et, en qualité de représentant du souverain, remplit de nombreuses fonctions.
Les nouveaux propriétaires récupèrent un bien, certes délabré, mais en bon état, car épargné par les guerres de Bourgogne. Au temps des Savoie, le château était divisé en deux secteurs : celui pour le bailli-châtelain et celui pour les ducs et duchesses de Savoie lorsqu’ils y résidaient. Cette division n’a plus lieu d’être et les Suisses occupent toute la résidence. Les excellences de la ville de Berne apposent leur armoirie sur la façade côté lac. Aujourd’hui, uniquement la partie supérieure et les oreilles de l’ours sont encore visibles en raison de son recouvrement par le troisième propriétaire du château avec son propre écu ; le canton de Vaud dès 1798. Durant près de 260 ans, le château de Chillon conserve son rôle de forteresse, d’arsenal et de prison. Les parties défensives sont adaptées aux nouvelles armes à feu.
Du XVIIIe siècle à nos jours
Alors que les châteaux de style dit savoyard sont généralement construits sur un plan carré, flanqués de tours circulaires à chaque angle, le château de Chillon a la particularité d’épouser la forme ovale de l’île rocheuse sur laquelle il est bâti.
Entouré d’un fossé naturel, le château est accessible par le lac sur tout son pourtour. Il fait partie de la catégorie des châteaux d’eau. Chillon est relié à la terre par un pont (anciennement un pont-levis dont on peut encore voir les restes de poulies qui l’actionnaient). Chillon est un château au double visage : la façade nord, percée d’archères puis de meurtrières et surmontées de mâchicoulis, constitue la forteresse qui protège la route, la Via Francigena. Au sud, du côté du lac, de magnifiques fenêtres gothiques rythment la façade de la résidence princière. Elles ouvrent sur le paysage typique de la Riviera vaudoise, le lac Léman et les montagnes. En son centre, le donjon et sa salle du trésor sont reliés aux corps de logis par les chemins de ronde. Ils invitent à se rêver garde ou gardienne du château… L’espace intérieur est distribué autour de trois cours principales correspondant à l’affectation des différents bâtiments : la demeure du châtelain et celle du seigneur, datant du système féodal.
Source : chillon.ch

SOUTERRAINS : Salles 5-9 : cave – dépôt – prison – poterne
- L’architecture de ces souterrains rappelle celle des grandes cathédrales gothiques du XIIIe siècle. Il s’agit de l’une des spécificités de Chillon.
- Ce magasin d’approvisionnement de vivres et d’armes a été transformé en prison, autour de 1290, sous Pierre II de Savoie, surnommé le petit Charlemagne. La geôle est faite de pierre brute de l’île sur laquelle le château a été bâti et de voûtes gothiques travaillées par les bâtisseurs du Moyen Âge. Toute la forteresse repose sur les piliers de molasse qui dateront bientôt de 1000 ans. Tout un art !
- C’est certainement la partie du château qui stimule le plus l’imagination : d’innombrables légendes sont nées en ces lieux, dont la plus connue est celle de Bonivard. Il revient à Lord Byron d’en faire le héros de son poème « Le Prisonnier de Chillon » au XIXe siècle.
COURS : 1ère cour : salle 3 – 2ème cour : salle 12 – 3ème cour : salle 25 – 4ème cour : salle 34
- Quatre cours se succèdent depuis l’entrée : la « basse-cour » où devait régner la plus grande agitation, puis la cour du Châtelain, la Cour d’honneur qui était réservée aux comtes, puis aux ducs de Savoie et à leur suite, puis la cour de courtine.
GRANDES SALLES : salle 13 : Salle du Châtelain – salle 26 : Aula Magna – salle 31 : Domus Clericurum
- Le château possède trois grandes salles d’apparat, dont les fenêtres ouvrent sur les merveilleux paysages lémaniques.
- Les Savoie y organisaient de somptueux banquets, alors que les Bernois y rendaient aussi la justice.
CHAMBRE BERNOISE : salle 16
- Une chambre à coucher tout confort, sobrement décorée, avec un grand lit à baldaquin (En bois de noyer, il date du XVIIe siècle. D’origine valaisanne, on distingue sur la tête de lit les armoiries de la famille Schiner. Celle-ci a fourni au Valais de nombreuses personnalités religieuses, politiques ou militaires. Le plus célèbre est sans aucun doute Mathieu Schiner, qui fut évêque de Sion, puis cardinal – et presque pape (1465-1522). Ce blason indique que le meuble a sans doute gravité dans le giron de cette illustre famille.), chauffage, toilettes (chaises percées) et même l’eau courante !
- Utilisée comme chambre à coucher au Moyen Âge, cette pièce a vraisemblablement gardé la même fonction pendant la période bernoise.
- Les décors bernois peints sur fond blanc et ornés de végétaux, de fruits et d’animaux, datent du début du XVIIe s.
CAMERA DOMINI : salle 19
- La chambre la plus extraordinaire était évidemment réservée au comte de Savoie.
- Des peintures murales du XIVe siècle représentent un bestiaire riche en symboles.
- La Camera Domini (la chambre du seigneur) était la chambre à coucher des comtes, puis des ducs de Savoie. Elle a été créée au XIIIe s. sous Pierre II de Savoie, puis complètement remaniée au XIVe s. Les décors peints datent de cette période-là.
- L’escalier à vis créé vers 1336 permettait au seigneur du château de monter aux chemins de ronde ou de descendre à sa chapelle privée.
CAMERA NOVA : salle 30
- Cette salle, éclairée par de grandes fenêtres ouvertes sur le lac, dispose d’une impressionnante armoire en noyer datant de 1590 et d’un poêle aux armes de Lutry de 1602.
- Cette pièce était destinée aux Savoie à la fin du XIVe s. Elle était appelée « Camera Nova Juxta Magnum Pelium », c’est-à-dire la nouvelle salle à côté du grand poêle.
CHAPELLE : salle 24
- La chapelle de Chillon est un petit joyau architectural.
- Des peintures murales du XIVe siècle en font l’un des rares édifices religieux du canton à avoir échappé au zèle iconoclaste des Réformateurs.
- La chapelle Saint-Georges était la chapelle privée des comtes puis des ducs de Savoie.
- Les visiteurs ont tout loisir d’en apprendre plus sur l’histoire de ce lieu de piété des comtes et ducs de Savoie ainsi que sur les décors peints, grâce à une borne qui vient compléter le dispositif audiovisuel.
- Désaffectée à la Réforme, elle a servi de grenier puis de dépôt à poudres pendant la période bernoise. La chapelle renoua avec sa fonction première au XIXe s., en devenant le lieu de culte des détenus lorsque le château fut transformé en prison cantonale.
DÉFENSES : tour de défense : salle 35 – tour de défense : salle 37
- Si du côté du lac, Chillon est une résidence princière toute dévolue aux fastes de la cour, le côté terre est une véritable forteresse.
- Tours de guet, chemin de ronde, double enceinte, hourds, mâchicoulis, échauguettes, fossé… rien n’a été négligé pour parer à toute velléité d’attaque.
SALLE PIERRE II : salle 17
- Cette pièce, désormais dévolue à Pierre II (1203 – 1268), accueillait les hôtes à l’époque savoyarde.
- Un dispositif muséographique met en perspective le pouvoir dynastique et les états de Savoie.
- Deux montages permettent de mieux saisir l’importance du « Petit Charlemagne » dans l’Europe du XIIIe siècle et l’extension territoriale de la maison de Savoie au fil du temps.
- Les parties inférieures des parois sont peintes en grisaille sur fond blanc (1587). Au-dessus, on voit de très larges témoins du décor peint au XIIIe s. La cloison a été reconstituée en 1921.
SALLE D’ARMES : salle 14
- Une salle d’armes avec un fond sonore de bataille a été ouverte dans le donjon. Situé presque au centre du rocher de Chillon le donjon date probablement du XIe s.
- Tour-refuge et symbole du pouvoir, le donjon servit aussi d’observatoire de défense, de résidence provisoire, d’entrepôt et, plus récemment, de prison et de magasin à poudre. Pour des raisons de sécurité, la porte du donjon, située en hauteur, n’était accessible qu’à l’aide d’une échelle ou par un pont-levis.
- Le donjon a été surélevé une première fois à une date inconnue, puis une seconde fois au début du XIVe s. pour atteindre sa hauteur actuelle (env. 25 mètres).
- Autrefois, seul le premier étage était habitable. Lors de la restauration du donjon au XXe s., des escaliers ont été ajoutés pour permettre l’accès au sommet, qui offre une vue à 360° sur le château et ses environs.
Source : chillon.ch
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Prises de vue: Ean Si Koch













Prises de vue: Monique Maclair